Comment vivre les confins ?
Il s’agit des « Pugliesi », les gens des Pouilles, le talon de l’Italie. Les habitants actuels, les nombreux estivants, les exilés arrivant en terre promise – mais aussi les traces des migrations anciennes des hommes et des idées. Ces populations tissent une riche toile de relations et de cultures.
Le titre ("Je me souviens de la mer") fait écho à la mer Méditerranée, qui détermine essentiellement ce territoire mais figure peu sur les images. Présence qui se lit en creux dans toute chose, puissance évocatrice d’autres lieux, d’autres temps, d’autres histoires. Chacun la voit différemment : mer d’espoir, de plaisir, de souvenirs ou de drame.
Le voyage qui a conduit à Primavera (« printemps » en italien) devait me permettre de compléter mes images existantes, regroupées dans la séquence Estate. Il n’en fut rien, car tout a changé : la lumière, le climat, la saison, et le photographe bien sûr. La lumière est laiteuse, les humains rares, les peaux cachées, les couleurs mutiques. C’est la saison d’une inquiétante étrangeté. Il fut donc décidé de distinguer les séquences au sein de la série, comme deux faces de la série Mi ricordo il mare.
Celle-ci est inscrite dans un projet plus large d’exploration des confins méditerranéens à l’intersection du document et du poème.
How do you live on the edges?
These are the "Pugliesi", the people of Puglia, the heel of Italy. The current inhabitants, the numerous tourists, the exilees arriving in the promised land - but also the traces of ancient migrations of people and ideas. These populations weave a rich web of relationships and cultures.
The title ("I remember the sea") echoes the Mediterranean Sea, a major feature of this territory, mostly absent from the images. Its presence can be seen in everything, a powerful evocation of other places, other times, other histories. Everyone sees it differently: as a sea of hope, pleasure, memories or drama.
The journey that led to Primavera ('spring' in Italian) was supposed to allow me to complete my existing images, grouped together in the Estate sequence. But it didn't, because everything changed: the light, the climate, the season, and the photographer of course. The light is milky, the people rare, the skins hidden, the colours muted. It's a season of disturbing strangeness. It was therefore decided to separate the sequences, like two sides of the Mi ricordo il mare series.
This is part of a wider project exploring the Mediterranean confines at the intersection of the document and the poem.